La rupture des tendons de l’épaule
Définition
La rupture des tendons de l’épaule est le stade supérieur de la maladie des tendons qui a évolué en l’absence de traitement adapté. Cette rupture peut intervenir de manière soudaine ou suite à un traumatisme mineur tel qu’une chute ou un léger effort ou encore en soulevant un objet. Cette rupture est possible par l’existence de lésions dégénératives qui ont fragilisé les tendons.
Il existe deux types de rupture des tendons, la rupture partielle et la rupture complète.
Signes clinique de la rupture des tendons de l'épaule
Il est aisé de diagnostiquer une rupture complète des tendons chez un patient présentant des douleurs, accompagnées d’une faiblesse de son bras. La mobilisation passive du bras est possible mais douloureuse, en revanche, les mobilités actives sont très limitées.
Il est en revanche plus difficile de diagnostiquer une rupture partielle des tendons. C’est la persistance des douleurs accompagnées d’une réduction de la force en résistance qui peuvent amener à suspecter une rupture partielle.
Dans les cas où il existe une possibilité de rupture des tendons, différents tests cliniques seront réalisés ou chaque tendons des quatre muscles de l’épaules seront vérifiés.
Les différents tests sont les suivants :
La manoeuvre de Job : bras à 90° d'abduction, en rotation interne (pouce tourné vers le sol), ramené 30° en avant (dans le plan de l'omoplate), teste spécifiquement le tendon sus-épineux.
Le "palm-up" test : bras en antépulsion de 60°, en rotation externe (paume vers le haut), teste spécifiquement le long biceps, le tendon du long biceps et le tendon du sous-scapulaire.
Le test de "patte" : en rotation externe, coude à 90° de flexion, bras en abduction à 90°, teste spécifiquement le tendon du petit rond et du sous-épineux.
Il est possible de confirmer les ruptures des tendons à l’aide d’examens d’imagerie. La radiologie mettra en évidence des signes indirects. L’échographie, un arthroscanner ou une IRM vont confirmer la rupture ainsi que sa taille, tout comme sa localisation qui est une information primordiale en vue du traitement.
Évolution sans traitement de la rupture des tendons de l'épaule
Si aucune mesure de réparation des tendons n’est prise, les douleurs vont continuer et augmenter en intensité, la perte de force ne pourra pas être récupérée, et l’évolution en arthrose à court terme compromettra l’articulation dans son ensemble se concluant par la pose d’une prothèse.
Traitement chirurgical de la rupture des tendons de l'épaule
Il s’agit d’un événement grave nécessitant dans la majorité des cas une réparation par chirurgie arthroscopique. Le chirurgien réalisera 3 à 4 incisions de moins d’un cm pour réaliser la réparation des tendons rompus.
Suivant la gravité de la rupture des tendons qui a été traité, le bras subira une mobilisation durant un mois.
Le patient suivra des séances de rééducation passive durant l’immobilisation.
Dans certains cas, la réparation n’est pas réalisable, c’est principalement chez les personnes âgées qui présentent une rupture ancienne. Dans ces cas de figure, un nettoyage des brides tendineuse et de l’inflammation par arthroscopie permettra de soulager le patient dans la majorité des cas.
Complications possibles de l'intervention
Il existe 3 types de complications à une intervention chirurgicale de ce type :
Complications anesthésiques :
Similaires à toutes les anesthésies, elles vous seront exposées par le médecin anesthésiste au cours de la consultation pré-opératoire.
Complications locales :
Des complications vasculaires peuvent survenir, tels que des blessures exceptionnelles sur les gros vaisseaux comme les artères et les veines. Elles peuvent avoir des conséquences graves et d’autres moins graves. Il est possible que d’autres petites veines soient blessées amenant à une hémarthrose : un hématome articulaire.
Complications nerveuses :
Il est possible qu’au niveau de la cicatrice se manifeste une zone d’anesthésie ou des fourmillements de part une atteinte des petits rameaux nerveux situés sous la peau. Ces sensations dans la majorité des cas vont s’estomper avec le temps.
L’arthrite
Il s’agit d’une infection post-opératoire de fréquence rare, inférieure à 0,4 % sur toutes les arthroscopies. Le traitement nécessitera une seconde intervention accompagnée d’un lavage arthroscopique de l’articulation ainsi que d’un traitement par antibiotique.
Hémarthrose
Il s’agit d’un épanchement de sang important et douloureux au niveau de l’articulation.
Capsulite rétractile
Il s’agit d’une raideur de l’épaule.
Gonflement et œdème important
Il peut arriver qu’un gonflement accompagné d’œdème important se manifeste, ils se réduiront généralement lors de la première nuit après l’opération sans séquelles.
Problèmes cicatriciels rarissimes
L’algodystrophie
Il s’agit d’une complication chirurgicale qui peut également survenir en dehors de tout acte chirurgical. Son incidence semble plus importante chez les femmes après 40 ans. L’articulation de l’épaule va de décalcifier et présenter des douleurs invalidantes. La peau est souvent rouge, le patient transpire d’avantage, à chaud, et son articulation se raidi. Il est nécessaire de réaliser un traitement médical ainsi que fonctionnel avec une rééducation douce. Des gestes inadaptés de kinésithérapie peuvent également déclencher cette affection. Elle guérira toute seule dans la plupart des cas. Si cette guérison survient sur quelques semaines, il arrive que ça nécessite jusqu’à deux ans.
Hébergement
Vous sortez le jour même de l’intervention, l’épaule étant immobilisée pour une durée d’un mois.
La prise en charge des douleurs sera réalisée conjointement par le médecin anesthésiste, le chirurgien et les infirmières du service.
Au moment de votre sortie de clinique, vous disposerez de prescriptions pour des antalgiques des pansements, de la rééducation ainsi qu’un arrêt de travail si nécessaire.
La date de votre prochain rendez-vous vous sera également communiqué. Votre médecin traitant disposera d’un double du compte-rendu opératoire ainsi qu’un courrier expliquant l’acte thérapeutique réalisé et les suites à prévoir.
Il faudra rapidement prendre rendez-vous avec un kinésithérapeute et lui apporter l’ordonnance fournie par le chirurgien afin de réaliser une rééducation douce, prudente et progressive.
Indisponibilité
Il n’est possible de reprendre les activités qu’après un minimum de 2 à 3 mois en fonction du degré d’activité physique que pratique le patient.
Les gestes de la vie quotidienne ne pourront être repris qu’après la période d’immobilisation d’une durée d’un mois à un mois et demi.
Il faudra attendre plusieurs mois avant d’envisager des travaux de force.
Résultats de l'intervention
Il faudra attendre 3 mois avant de percevoir les premiers résultats de l’intervention sur la force. Dans les cas de rupture importante et d’une réparation compliquée, une légère diminution de la force est possible.
En revanche dans le cas d’une rupture petite et d’une réparation facile, il est possible d’espérer une récupération complète de la force.
Les douleurs disparaîtront rapidement dès les premières semaines après l’intervention.