La calcification des tendons de l’épaule
Définition
La calcification des tendons de l’épaule est une maladie qui se manifeste par un dépôt de calcium à l’intérieur des tendons. Ce dépôt est généralement causé par une souffrance des tendons.
Toutefois, il est de plus en plus fréquent de retrouver de tels dépôts dans des tendons totalement sains. Il s’agit alors de tendinopathie calcifiante, une affection ayant une incidence d’une personne sur 10.
Lorsqu’il y a une calcification des tendons, c’est dans la plupart des cas le muscle sus-épineux qui sera touché.
Les signes cliniques de la calcification de l’épaule
Il existe 3 stades cliniques.
Le stade asymptomatique :
Lors de radiographies réalisées par les patients pour une autre raison, la calcification de la coiffe sera découverte alors que le patient n’a pour l’instant aucun symptôme.
Le stade aigu :
Une douleur soudaine d’une grande intensité se manifeste avec une perte fonctionnelle totale des mouvements du bras. Le moindre mouvement du bras va provoquer de forte douleurs, l’examen de l’épaule est alors impossible par le chirurgien. Les radiographies simples réalisées mettront en évidence les calcifications. Toutefois, des radiographies plus spéciales dans différentes positions de rotations sont régulièrement nécessaires.
Plusieurs formes de calcifications peuvent se manifester : de la calcification très dense, régulière et dont le contour est net aux calcifications diffuses, irrégulières et floues.
Le stade chronique :
Avec le stade chronique les symptômes sont identiques à une tendinite dégénérative des tendons.
Voir les cliniques de la maladie des tendons.
Évolution sans traitement de la calcification de l'épaule
Si aucune intervention n’est réalisée pour évacuer les calcifications, les douleurs vont se maintenir plusieurs mois. La durée de cette persistance des douleurs n’est pas évaluable, celle-ci étant différente chez chaque personne en fonction de l’avancée de la calcification.
Traitement chirurgical de la calcification de l'épaule
L’intervention se déroule sous arthroscopie. Lors de l’intervention, le chirurgien va procéder à l’ablation de la calcification qui provoque des douleurs pour le patient. Il s’agit d’une intervention réalisée sous anesthésie générale au bloc opératoire.
Complications possibles de l'intervention
Complications anesthésiques :
Elles ne revêtent aucun aspect spécifique à la chirurgie arthroscopique. Le médecin anesthésiste vous les expose lors de la consultation pré-opératoire.
Complications locales :
Complications vasculaires :
Les gros vaisseaux (artères, veines) peuvent être exceptionnellement blessés, pouvant avoir des conséquences graves ; avec des conséquences moins graves, d'autres petites veines peuvent être blessées entraînant un hématome articulaire de l'épaule appelé : hémarthrose.
Complications nerveuses :
Une zone d'anesthésie cutanée au niveau de la cicatrice voir des fourmillements localisés sont possibles par atteinte de petits rameaux nerveux situés sous la peau. En général, ces sensations désagréables s'atténuent avec le temps.
L'arthrite :
C'est une infection post-opératoire de l'articulation. La fréquence est rare : - de 0,4 % de toutes les arthroscopies. Le traitement nécessite une nouvelle intervention avec lavage arthroscopique de l'articulation et traitement antibiotique adapté.
Hémarthrose :
C'est la survenue d'un épanchement sanguin important et douloureux dans l'articulation.
Une raideur (capsulite rétractile) de l'épaule peut apparaître.
Un gonflement ou un oedème important de l'épaule :
Peuvent survenir et régressent habituellement dans la 1ère nuit post-opératoire sans séquelles.
Des problèmes cicatriciels rares.
L'algodystrophie :
Cette complication de la chirurgie peut également apparaître en dehors de tout acte opératoire. Elle semble toucher plus fréquemment les femmes de plus de 40 ans. Elle se manifeste par une décalcification de l'articulation de l'épaule s'accompagnant de douleurs invalidantes. On constate souvent une rougeur de la peau, une augmentation de la transpiration, une chaleur, un enraidissement de l'articulation. Elle nécessite un traitement médical et fonctionnel par une rééducation douce. Elle peut d'ailleurs être déclenchée par des gestes de kinésithérapie inadaptée. Elle guérit habituellement spontanément. La guérison est obtenue sur une période de quelques semaines, mais pouvant aller jusqu'à deux ans.
Complications possibles de l'intervention
Il existe 3 types de complications à une intervention chirurgicale de ce type :
Complications anesthésiques :
Similaires à toutes les anesthésies, elles vous seront exposées par le médecin anesthésiste au cours de la consultation pré-opératoire.
Complications locales :
Des complications vasculaires peuvent survenir, telles que des blessures exceptionnelles sur les gros vaisseaux comme artères et veines. Elles peuvent avoir des conséquences graves et d’autres moins graves. Il est possible que d’autres petites veines soient blessées amenant à une hémarthrose : un hématome articulaire.
Complications nerveuses :
Il est possible qu’au niveau de la cicatrice, se manifeste une zone d’anesthésie ou des fourmillements de part une atteinte des petits rameaux nerveux situés sous la peau. Ces sensations dans la majorité des cas vont s’estomper avec le temps.
L’arthrite
Il s’agit d’une infection post-opératoire, cette fréquence est rare, inférieure à 0,4 % sur toutes les arthroscopies. Le traitement nécessitera une seconde intervention accompagnée d’un lavage arthroscopique de l’articulation ainsi que d’un traitement antibiotique.
Hémarthrose
Il s’agit d’un épanchement de sang important et douloureux au niveau de l’articulation.
Capsulite rétractile
Il s’agit d’une raideur de l’épaule.
Gonflement et œdème important
Il peut arriver qu’un gonflement accompagné d’œdème important se manifeste, ils se réduiront généralement lors de la première nuit après l’opération sans séquelles.
Problèmes cicatriciels rarissimes
L’algodystrophie
Il s’agit d’une complication chirurgicale qui peut également survenir en dehors de tout acte chirurgical. Son incidence semble plus importante chez les femmes après 40 ans. L’articulation de l’épaule va de décalcifier et présenter des douleurs invalidantes. La peau est souvent rouge, le patient transpire d’avantage, à chaud, et son articulation raidit. Il est nécessaire de réaliser un traitement médical ainsi que fonctionnel avec une rééducation douce. Des gestes inadaptés de kinésithérapie peuvent également déclencher cette affection. Elle guérira toute seule dans la plupart des cas. Si cette guérison survient sur quelques semaines, il arrive que ça nécessite jusqu’à deux ans.
Hébergement
Vous sortez le jour même de l’intervention, l’épaule étant immobilisée pour une durée d’un mois.
La prise en charge des douleurs sera réalisée conjointement par les médecins anesthésiste, chirurgiens et infirmières du service.
Au moment de votre sortie de clinique, vous disposerez de prescriptions pour des antalgiques des pansements, de la rééducation ainsi qu’un arrêt de travail si nécessaire.
La date de votre prochain rendez-vous vous sera également communiquée. Votre médecin traitant disposera d’un double du compte-rendu opératoire ainsi qu’un courrier expliquant l’acte thérapeutique réalisé et les suites à prévoir.
Il faudra rapidement prendre rendez-vous avec un kinésithérapeute et lui fournir l’ordonnance fournie par le chirurgien afin de réaliser une rééducation douce, prudente et progressive.
Indisponibilité
Il est possible d’envisager une reprise des activités généralement 6 semaines après l’intervention. Cette reprise est dépendante du degré d’activité physique requise ainsi que de la profession.
Les gestes de la vie quotidienne en revanche eux pourront être repris rapidement sous réserve de ne pas recourir aux travaux de force.
Résultats
Il faudra généralement attendre deux mois avant de ressentir les améliorations significatives de l’épaule, que ce soit à propos des douleurs ou des mouvements.
Les séances de rééducation seront poursuivies tant que la douleur persistera ou qu’il existe une impotence fonctionnelle de l’épaule.